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LE HAVRE. Le programme de conférences de la SGNAMH se poursuit, rendez-vous le 14 mai.

Juliobona : origine et évolution d’une ville romaine (1er-IVe siècle) en basse vallée de la Seine.

Depuis les premières explorations archéologiques menées par des érudits au début du XIXème siècle, la qualité des vestiges préservés dans le sous-sol de Lillebonne ne cesse d’étonner. Edifices publics, bâtiments d’habitation, objets exceptionnels ou du quotidien, mis au jour à la faveur de nouvelles recherches dans cette ville romaine, illustrent son importance pendant l’Antiquité.

Même si les données archéologiques relatives au début de l’occupation humaine dans le secteur restent encore peu nombreuses, les sources antiques orientent vers une création urbaine à l’époque augustéenne, à la faveur de la réorganisation territoriale entreprise après la Conquête Intégrée à la province de Gaule Lyonnaise, Jubliobona bénéficiait d’un statut privilégié, celui de chef-lieu de cité. A ce titre, elle administrait un territoire, la cité des Calètes (l’actuel pays de Caux) dont les limites reprennent approximativement celles du peuple gaulois éponyme.

Le positionnement de Juliobona dans une vallée à proximité de la Seine, à l’interface entre les voix de communications terrestres, fluviales et maritimes, offrait des conditions propices à sa prospérité. Entre le 1er et le IIIe de notre ère, les espaces bâtis de la ville occupaient une superficie d’au moins 23 ha, un chiffre susceptible d’augmenter à l’avenir en fonction de nouvelles recherches. Désormais recouverts par la ville contemporaine, ils attestent d’une organisation et d’un confort urbain qui n’avait rien à envier aux régions méditerranéennes. Aujourd’hui encore, le caractère majestueux du théâtre-amphithéâtre – le mieux conservé du nord de la France – qui fait face au musée Juliobona, rappelle la monumentalité de ces édifices publics.

Les riches domus dont certaines étaient ornées de mosaïques ou de statues en marbre et équipées de bains privés, les thermes publics richement décorés, les édifices monumentaux, les espaces funéraire ou encore la présence d’objets de qualité issus de provinces éloignées de l’empire rendent perceptible le faste de la ville romaine à son apogée. Ils révèlent, en outre, l’ampleur des investissements dont bénéficiait ce chef-lieu et témoignent de la présence sur place d’une élite fortunée.

A la fin du IIIè siècle de notre ère, un changement s’opère, à l’image d’autres villes situées sur la frange côtière. La ville connaît d’importantes mutations et se métamorphose. Le transfert des fonctions administratives à Rouen/ Rotomagus et la perte du prestige induite ne sonne toutefois pas le glas de l’occupation à Juliobona puisque la fréquentation sur place se poursuit au IVè siècle autour d’un ensemble fortifié, le castrum.

Mardi 14 mai à 18h30, salle Gaston Legoy, Archives municipales, Fort de tourneville.

Entrée libre et gratuite

Légende image : 1 : Vue de la place Félix Faure en cours de fouille, depuis le théâtre romain (cliché Jonas Pariétas / Caux Seine agglo.  2 : Dessin des vestiges de la rue des bains, réalisé en 1828 par Eustache-Hyacinthe Langlois (AD 76, albums de la commission départementale des Antiquités de la Seine-Inférieure, 6Fi 003 046).

Le Côte d’Albâtre

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