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Les aventures de Tounéco, chapitre 8

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ETRETAT. Sur le dos, abreuvé d’eau, cerné par l’eau, Tounéco rencontre Grignousse

Bonjour ! L’ami Tounéco n’est pas bien fier de la situation, on lui parle la tête en bas ! Il comprend alors que c’est lui qui est à l’envers. Malgré son dos douloureux et sa tête chahutée, il parvient à se remettre sur pattes et découvre une petite boule de poils adorable avec de longues oreilles : Grignousse, le génie des pâtures. Lapin de garenne, Grignousse est au fait de tout ce qui se mange dans cet herbage ! Et c’est bien, car si Tounéco a bu avant de voir la couleuvre, il n’a toujours pas mangé !

Grignousse l’entraîne pour un festin  » au gré des heures « . Nos deux compères montent vers la partie ensoleillée, où l’herbe paraît plus verte. Chauffée dès le matin par le soleil, la rosée, faite de fines gouttelettes d’eau dues au contraste de chaleur entre la terre et l’air pendant une nuit sans vent, s’estompe en légère brume, laissant place à la verdure gorgée de la vie. Cette partie de l’herbage, très légèrement en pente, est en fait une zone filtrante qui ralentit temporairement l’eau qui s’y décante avant de la laisser s’écouler dans le vallon. Des talus plantés d’arbres organisent le cheminement de l’eau. Ces levées de terre se réchauffent plus vite que le sol, provoquant une évaporation plus rapide tout en alimentant leurs arbres, qui augment encore le phénomène d’évaporation, se rassasiant au passage.

Tounéco et Grignousse vont se rassasier aussi. Eclatant de rire, ils constatent qu’ils mangent la même plante, du Rumex, appelé Dogue dans la région, l’un se régalant des jeunes pouces à hauteur de son museau, l’autre juché sur ses grandes pattes, croquant à pleines dent les larges feuilles et la hampe florale. Ils viennent de découvrir que les herbivores peuvent manger ensemble, sans se concurrencer, en bonne intelligence. C’est en fait une organisation naturelle qui assurera le renouvellement de la flore. Les besoins en protéines et en eau, surtout pour les mamans qui allaitent, ne sont pas à la même période chez les lapins et chez les chèvres.

Au fur et à mesure que le soleil monte vers son zénith, nos deux amis descendent le vallon, découvrant ici les jeunes pousses de joncs marins à longues aiguilles qui inondent le manteau vert de touches jaunes très impressionnantes, la fausse menthe aux feuilles dentées et ridées, des lépiotes élevées ou coulemelles, champignons majestueux dessinant chacun, à maturité, un cercle parfait juché sur un pied de 10 à 30 centimètres de haut. Il y a là aussi les orties en graines, un régal pour Tounéco ! Nos amis sont de nouveau en bas de l’herbage, longeant d’autres talus vers une sorte de piscine en herbe, dernier collecteur des eaux de pluie, avant qu’elles ne se dirigent, calmes et décantées, vers un enrochement donnant sur la route de Valaine.

Un instinct irrésistible appelle Tounéco à jouer dans cette cascade de pierres, sèche aujourd’hui, bondissant de bloc en bloc. Il découvre ses facultés d’escalade héritées de ses lointains ancêtre des montagnes, les bouquetins.

Dépité, les oreilles basses, Grignousse voit peu à peu s’éloigner son ami d’un jour. Tout à son jeu de bonds et cabrioles, Tounéco quitte ainsi Le Valaine, longeant un bac de rétention immense aux mêmes fonctions que la mare tampon découverte ce matin. Le voici parti à l’aventure, loin de son berceau natal… Le voici parti  » En vacances à Etretat  »

A Suivre…

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