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Les aventures de Tounéco, chapitre 14.

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ETRETAT. Après bien des péripéties, Tounéco découvre le panorama merveilleux d’Etretat.

D’abord, il y a l’odeur : fraîche, marine, profonde, Tounéco ferme les yeux pour mieux s’en  » inspirer « . Alors, il y a le vent qui siffle dans ses oreilles portant des messages du monde entier par delà les flots. Enfin, rouvrant les yeux, il découvre la dimension féérique de l’endroit : Là, devant lui s’étale  » la tache bleue « , et verte aussi parfois… De légères ondulations parcourent l’eau, tout comme de légers frissons parcourent son dos.

Et par dessus tout çà et puis malgré tout çà, il y autre chose, la lumière, cette lumière du Pays de Caux, comme reflétée par le miroir immense au Nord, à l’ Ouest et au Sud de la mer et même à l’Est de la Seine. Notre ami est définitivement  » impressionné  » par cette lumière,  » Soleil couchant à Etretat « , dans l’eau, au large de l’aiguille, Monet (pardon !), monnaie courant en cette fin de printemps, période des jours les plus longs de l’année.

C’est beau ! Beau à en pleurer, et des larmes coulent sur ses joues, des larmes dues au vent marin qui fouette son visage. Perché sur les marches de la chapelle, Tounéco est heureux, heureux à la vue de toute cette eau et déjà l’envie d’aller y jouer le prend.

Repérant face à lui l’esquisse d’un chemin tracé par les hommes, il part comme une flèche oubliant toute frayeur des humains, au milieu d’eux, de leurs cris, leurs bousculades, leurs appareils photos… Le voici dans un immense escalier bordé de joncs marins, puis de murs, il descend comme un fou sautant plusieurs marches à la fois, au moins trois cent composent cet escalier, ce corridor qui débouche sur le Perret, langue plate le long de la plage sur laquelle déambulent les touristes du monde entier et les gens du lieu, attachés à cette terre, attachés à cette mer. Par tradition, quand vient le soir, les Etretatais font un  » Perrey « , lançant un coup de pied sur la falaise d’Amont puis, après avoir langoureusement arpenté la bordure maritime, répète l’opération sur celle d’Aval.

C’est l’heure de l’ apéro. Outre le cidre du pays, les petits jaunes aussi rafraîchissent les gorges des plus grands… à grand renfort d’eau. Les lumières commencent à scintiller aux fenêtres comme aux lampadaires du front du mer et tous ces points lumineux se réflètent sur les eaux limpides de la plage. Majestueusement, les falaises s’illuminent peu à peu, leur double apparaissant dans l’eau ! Tounéco se souvient de la mare dans laquelle il voyait un autre chevreau, son double inversé et comprend alors que l’eau nous offre aussi un monde de rêve, imaginaire, un monde à l’envers où tout semble possible mais  » impalpable « .

On s’affaire en cuisine, les convives rient en salle et par les fenêtres ouvertes, les maisons résonnent du  » bon vivre « . Jusqu’à tard dans la nuit, tels les insectes autour des lumières, les humains viendront virevolter sur les galets d’Etretat, autour de la mer.

L’église, en écho à la mairie, égrène douze coups de cloche. Plouf ! Le bain de minuit n’est donc pas une légende. Dans la douceur de la nuit qui s’avance, des courageux donnent un dernier salut aux vagues qui viennent s’échouer sur la plage, nageant et jouant à en perdre haleine. Tounéco se glisse derrière une caïque et s’endort paisiblement dans cet environnement salé qui sent bon  » le large « .

A suivre…

Le Côte d’Albâtre

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