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Etretat 8 mai 1927, 8 mai 1945

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ETRETAT. Marie-Louise Metzger a été honorée de la médaille des Troupes de Marine et de la médaille de la ville pour son engagement dans le devoir de mémoire.


Après les cérémonies de mémoire du 8 mai 1945 en hommage à nos alliés au mémorial des forces britanniques, au monument français de la place monseigneur Lemonnier, place Foch et après avoir honoré les Américains, Solen Legrand de la compagnie de l’Aube de Fécamp et André Baillard, président des Anciens Combattants d’Etretat, nous rappelaient le 8 mai 1927 quand le lieutenant Charles Nungesser et François Coli tentent à bord de leur hydravion « L’Oiseau Blanc » la traversée de l’Atlantique nord…

Que de chemin parcouru en aviation après cette tentative de rallier New-York depuis le Bourget en 1927. Un grand nombre de touristes découvrait ces histoires, des plages de débarquement le 6 juin 1944 jusqu’à Berlin le 8 mai 1945 et de ce matin brumeux du 8 mai 1927. Puis après les cérémonies, le cortège s’est dirigé vers la mairie où Madame Marie-Louise Metzger s’est vue remettre la Médaille des Troupes de Marine par le major (e.r) André Baillard, président de l’association de Vasssoigne TDM 76, au nom du général du corps d’Arnée (2S) Philippe Bonnet, président de la Fédération Nationale des Anciens de l’Outre-Mer et Anciens Combattants des Troupes de Marine, pour son son engagement dans le devoir de mémoire, ramenant à la mémoire des étretatais combattants morts pour la France et oubliés ici : Léon et Roger Omont morts en mer au service de la Patrie durant la Seconde Guerre mondiale et le lieutenant de vaisseau Jean-Jacques Lesieur mort au champ d’honneur le 21 avril 1949 sur le Mékong pendant la guerre d’Indochine… C’est avec une émotion certaine que Marie-Louise, arrière-petite fille (par son père Albert Lassire) d’un colonial qui a fait la guerre du Mexique, la Campagne de Puebla et de Mexico, pour nous conter ensuite la carrière d’un autre aïeule côté de son mari (Guy Metzger) qui était attaché à la garde impériale en charge exclusive de la sécurité de l’ Empereur Napoléon III, dans les Cent Gardes. Deux belles histoires du passé. André Baillard nous rappelait aussi cette mémoire dans l’ordre du jour. Puis ce fut au tour de Catherine Millet, maire, d’honorer Marie-Louise Metzger en lui remettant la médaille de la ville d’ Etretat pour les mêmes raisons, son attachement à la mémoire de notre village et de nos soldats qu’elle a sorti de l’oubli.

En dehors de cette mémoire, Marie-Louise est une passionnée de généalogie. Elle est surtout membre d’une association « Aux Marins » proche des traditions des Troupes de Marine pour avoir été attachées à la Marine de Richelieu en 1905 avant d’être rattachées à l’Armée de Terre. A ce moment-là, les régiments de la mer deviennent Régiment d’Infanterie Colonial (RIC) ou Régiment d’Artillerie Colonial (RAC) et prendront l’appellation de régiment d’Infanterie de Marine après la Seconde Guerre mondiale quand la France perd ses colonies durant la lutte est-ouest engagée par les supers puissances USA/URSS. Mais cette époque là est aussi révolue dans notre proche passé.

André Baillard remercie tous ceux et celles qui ont suivi cette manifestation de la mémoire, Madame la maire, les élus, Solen Legrand, la gendarmerie, les sapeurs-pompiers, la police municipale, les anciens combattants et tous ceux qui ont participé de près comme d loin à l’organisation de cette matinée pour honorer la mémoire de nos anciens, pour que nous soyons libres.

Lecture de mémoire devant le monument de 1914/1918 – 1939/1945 – au mémorial Britannique

En juin 1944, le Marine Rémy Langley, appartenait à une unité de la Royale Navy qui était spécialisée dans la recherche de l’ennemi aérien. Cette unité s’appelait MONRAD ( Mobile Radar). Avec son unité, Rémy Langley débarque le 6 juin 1944 à Juno Beach… De cette plage de débarquement vont périr près de 2 000 soldats britanniques avant de pouvoir percer la ligne de front et s’infiltrer à travers la campagne normande pour arriver d’abord à Lisieux. De là, l’unité est harcelée par les allemands. Les attaques sont incessantes et il devient difficle de faire du repérage aérien radar car l’unité perd du matériel mais surtout des camarades meurent également au combat dans le bocage normand. Toutefois la cohésion tient bon entre les hommes et ils reçoivent une nouvelle mission « renseigner sur les mouvements de retraite des unités allemandes dans la région rouennaise ». Le repérage s’effectue en marches et en contre marches. Recherchant sans cesse le renseignement. De plus le matériel radar porté doit arriver intact au point de mission « Golf d’Etretat ». Puis le 31 août, l’unité est rejointe par le 57ème Régiment Heeringers Ecossais qui doit lui ouvrir la route pour rejoindre les côtes de la Manche… Finalement, l’unité MONRAD de Remy Langley arrive à Etretat le 2 septembre 1944 et cette unité obtient dans ce village un répit. Cantonné au Golf Hôtel (actuellement Hôtel du Dormy House), le radar mobile est installé sur le parcours de golf sur le point le plus haut. La guerre de Rémy Langley ne s’arrête pas là, mais voilà pourquoi cet homme, survivant de cette unité, est resté deux mois à Etretat, aima notre village toute sa vie au point de le faire découvrir à son épouse, puis plus tard à ses enfants. Et en 2007, Rémy offre à la villa d’Etretat un ban, pour que d’autres hommes libres, comme il le fut lui-même après cette guerre, puisse admirer la falaise d’Aval, le Dormy House et le golf, assis sur ce banc. Cet Etretat et son larde qui fera dire à son fils William en mai 2007 « Voilà deux deux mois que mon père est passé à Etretat, une ville qu’il aima toute sa vie ! ». Le 7 juin 2014, un Anglais, un Français et un Allemand s’y se sont assis ensemble. Alors Rémy Langley a écrit à lui tout seul, par delà le temps, une belle histoire de réconciliation à Etreatt et surtout un espoir d’amitié…

A sa mémoire, à la mémoire des soldats du Commonwealth, André Baillard a demandé un temps de recueillement

Le Côte d’Albâtre

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