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A la découverte de l’ichnologie…

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SAINT-JOUIN-BRUNEVAL. Les passionnés de géologie font fi de la météo.

Dimanche, si la météo décourageante et le ciel menaçant ont incité certains à renoncer à l’excursion organisée par Sciences et Géologie Normandes en collaboration avec la commune, ils n’ont pas eu de prise sur les plus passionnés. La Société Linnéenne de la Seine-Maritime et le club Cristal Ammonite de Bougival des Yvelines étaient représentés. Si le rendez-vous avait été maintenu à la plage de Saint-Jouin, le programme et le parcours avaient été quelque peu modifiés en raison de l’arrêté d’interdiction d’accès à la falaise toujours en vigueur depuis l’éboulement du 15 juillet. C’est donc sur le territoire des communes voisines, Cauville-sur-Mer et Heuqueville que s’est déroulée cette deuxième excursion de l’été. Ce secteur se prête particulièrement bien à l’étude de l’ichnologie, cette partie de la paléontologie traitant des traces fossiles laissées par des animaux disparus. Comme actuellement, les crustacés, les vers, les pholades et autres organismes creusaient et fouissaient le sédiment au fond de la mer au Crétacé, et aujourd’hui avec un peu d’attention on peut retrouver ces traces fossilisées dans les roches de nos falaises. Le groupe a emprunté la descente du Tronquay à Cauville-sur-Mer pour accéder à la plage où Gilles Honoré, conseiller municipal de Saint-Jouin, a remis aux participants le guide technique de la sortie. Durant la mâtinée, les Sables ferrugineux de l’Aptien à stratification oblique et entrecroisée, les Poudingues ferrugineux, les argiles du Gault et la Gaize de l’Albien, la craie du Cénomanien ont été explorés. Bien sûr quelques fossiles ont été prélevés (ammonite, oursins,bivalves…) mais ce sont surtout les ichnofossiles qui ont été recherchés. Le guide,Yves Lepage, explique que ce bloc de craie comportant une zone noduleuse traduit un arrêt ou un ralentissement de sédimentation nommé « hardground » et on distingue dans la masse, outre de nombreux débris de coquilles fossilisées, des traces de bioturbations produites par les organismes fouisseurs qui témoignent d’une vie riche et abondante. Un peu plus loin, un rocher présente des réseaux de terriers silicifiés appelés Thalassinoides et ici un terrier en « U » de type Rhizocorallium. Là, un gros galet comporte de multiples perforations dues à des petites pholades, ces bivalves qui creusent des trous dans les rochers ou le sédiment pour s’y abriter, et de ce côté un imposant terrier unique et sinueux d’une dizaine de centimètres de diamètre dont on distingue l’orifice de la grosseur d’un petit doigt, probablement creusé par un crustacé, recouvre cet autre bloc. Une sortie passionnante avec un guide passionnant, au point que malgré la pluie, les excursionnistes ont poursuivi leurs recherches toute la mâtinée et c’est ravi qu’ils se sont séparés vers midi.

Le Côte d’Albâtre

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